Après une année 2002 particulièrement riche en matière de production discographique, pas grand chose à se mettre dans les oreilles en ce début 2003. Un peu comme si l'on prenait du recul par rapport aux efforts consentis l'année dernière. Heureusement, ce premier disque en leader du contrebassiste Salvatore La Rocca permettra facilement de patienter un peu. Bien Connu de la scène jazz en Belgique pour avoir participé à divers projets en compagnie de Nathalie Loriers, Bruno Castellucci, Frank Vaganée, Diederick Wissels, Peter Hertmans ou Jeroen Van Herzeele, La Rocca s'est enfin décidé à réunir quelques potes pour interpréter une dizaine de ses compositions. Pas de vaine démonstration de virtuosité, encore moins d'aventure et de démesure mais un répertoire coloré et contrasté mené tout du long par la sonorité ronde du bassiste et un Castellucci impérial. Avec deux guitaristes talentueux comme Jacques Pirotton et Perter Hertmans, Latinea est aussi un disque de "guitares" rempli de belles improvisations : Hertmans a toujours ce son électroniquement trafiqué inspiré par celui d'un John Abercrombie première période (Surimpression Sur …) tandis que Pirotton joue dans un style plus classique qui se combine bien avec celui de son partenaire. On appréciera aussi le jeu de Kris Goessens qui prend quelques belles parties de piano notamment sur Broken Wave. On sent que les hommes se connaissent sur le bout des doigts et la musique respire bien, séduisant par une sérénité certaine d'autant plus que l'on ne se prend pas trop au sérieux comme en témoignent les titres des plages, incomplets, amusants et parfois franchement loufoques. Ce cédé assez court (50 minutes) mais bien équilibré n'en offre pas moins un jazz solide plein de verve, de finesse et aussi de tendresse (Douc'Heures).
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