01. Mata - 04:45 02. For The Monsters Under Our Beds - 02:01 03. Fuga X - 04:38 04. Mei - 05:55 05. Shinji - 03:32 06. The Dragon Warrior - 03:53 07. Volkan - 08:35 08. Somayeh - 00:34 09. Sosuke - 03:22 10. Birthday Cake - 04:44 11. Sachiko - 13:48 12. Venkataraman - 04:29 13. Asia (Aka La Pivellina) - 04:06 |
Toutes les compositions sont de Jozef Dumoulin exepté
1, 2, 5 & 12 composés par Dumoulin, Dunn et Thielemans Enregistré en Juillet 2011 au Studio Mercredi 9 (Paris) Mixé par Dré Pallemaerts en Septembre 2011 Total time - 64:22 Jozef Dumoulin : Fender Rhodes & autres claviers Trevor Dunn : basse électrique - Eric Thielemans : drums |
Ceci n’est pas à proprement parler un disque de jazz, du moins dans le sens habituel du terme sous lequel on catégorise les musiques improvisées. Ce n’est pas non plus une œuvre avant-gardiste et donc inaccessible au commun des mortels ni, à l’autre bout du spectre, un disque de fusion soul et funky dominé par un piano Fender Rhodes dont Dumoulin s’est fait une spécialité. En fait, l’indice qui pourrait mettre l’auditeur curieux sur la piste est la présence dans ce trio du bassiste américain Trevor Dunn. Avec le chanteur Mike Patton, Dunn est l’un des membres fondateurs de Mr. Bungle, groupe décalé, et aujourd’hui dissout, de rock progressiste dans lequel métal, pop, jazz et bruitages saugrenus se chevauchaient de façon surprenante parfois au sein d’une même composition. Membre également d’Aleph Trio, d’Electric Masada et de Naked City, trois projets de John Zorn, Trevor Dunn s’est affirmé au fil du temps comme un bassiste bourré de références toujours prêt à intégrer des projets ouverts où il pouvait donner libre cours à sa technique et à ses conceptions musicales pour le moins originales. Le trio Rainbow Body est une performance qui s’inscrit dans une démarche similaire d’expérience tous azimuts. Dumoulin y pousse un peu plus loin l’exploration de son Fender Rhodes assorti de diverses pédales d’effets tandis qu’Eric Thielemans (membre du premier quartet de Ben Sluijs et de Maak’s Spirit) s’avère le batteur idéal pour soutenir les dérives de ses deux complices. Au plan musical, le répertoire est évidemment aussi varié qu’imprévisible. Si Mata, par exemple, est ce qui ressemble le plus à un morceau de jazz improvisé (malgré la consonance bizarrement flottante de la basse de Dunn), Fuga X a des relents électroniques bizarres qui conviendraient parfaitement à une bande sonore d’un film de science-fiction tandis que The Dragon Warrior renvoie à un rock progressif intelligent où mélodie et innovation cohabitent dans une envolée spatiale de toute beauté. Beaucoup d’autres facettes émergent de ces treize plages à géométrie variable. Ainsi, sur Volkan et Sosuke, on pense aussi à la musique « ambient » de Brian Eno ou d’Harold Budd (Music For Airports, The Plateaux of Mirror, …) où encore à celle de Robert Wyatt (Rock Bottom) quand les notes deviennent fuyantes comme lâchées dans un élément liquide. Voici une musique étrange dans laquelle il faut s’immerger complètement en oubliant ses repères. On y retrouve en tout cas les joies vintage de ces grands créateurs des seventies qui, sans se forcer ni se poser trop de questions, distillaient leur magie pour le simple plaisir de l’art.
|
Sur Internet |
Discographie sélective de Jozef Dumoulin
|
Ce disque vous a plu ? Vous avez aimé cette page ? Faites le savoir sur mon livre d'or. |