La Sélection de Décembre 2006






Daniel Miranda : Bienvenue


(IGLOO MONDO IGL 189)

Daniel Miranda (guitare acoustique), Osman Martins (percussions, cavaquinho)
David Nunez (violon), Sam Gerstmans (basse acoustique), Guillermo Cervino Wood (violoncelle)

Enregistré en mars 2006 au studio Igloo (Belgique) par Daniel Leon




  1. Bienvenue (Daniel Miranda) - 03:28
  2. Desculpe Seu Luiz (Daniel Miranda) - 03:46
  3. Iracema (Daniel Miranda) - 03:46
  4. Samba Pro Augusto (Daniel Miranda) - 02:25
  5. Improviso Nordestino (Daniel Miranda) - 03:19
  6. Dando Un Jeito (Daniel Miranda) - 02:43
  7. Luiza (Antonio Carlos Jobim) - 03:52
  8. Malambo (Atahualpa Yupanqui) - 03:41
  9. Choro En Rixensart (Daniel Miranda) - 03:47
  10. Lamentos Do Morro (Annibal Augusto Sardinha) - 03:47
  11. Mi Fabi (Annibal Augusto Sardinha) - 02:30
  12. Esperança (Daniel Miranda) - 02:39
  13. Pra Ela (Daniel Miranda) - 02:38
  14. Moleque (Daniel Miranda) - 02:18
  15. September 15th (Pat Metheny) - 03:04
  16. Viola (Daniel Miranda) - 03:01
Total time - 50:02



Guitariste d’origine brésilienne, Daniel Miranda est né à Binche et le destin s’amusant parfois avec les hommes, ce fut pendant le carnaval, celui où les Gilles, fêtant depuis des siècles le renouveau du printemps, déambulent dans les rues en distribuant des oranges. Dans cet album tout simplement intitulé Bienvenue, le guitariste a décidé de nous faire connaître ses racines et nous offre donc un voyage au cœur du Brésil, de ses rythmes multiples et de ses mélodies enchanteresses. La plupart des compositions sont écrites par Miranda lui-même mais il s’est inspiré du folklore local dont il connaît apparemment toutes les variantes. Des sambas de Rio de Janeiro à la baião du nord-est en passant par les bossa-novas et les choros, c’est un univers coloré qui est ici exploré de long en large. Les guitares sont acoustiques mais elles ont parfois une sonorité sèche très particulière et métallique comme sur Mi Fabi, probablement parce que le musicien joue occasionnellement sur des guitares traditionnelles (il parle sur son site d’un instrument d’origine portugaise comportant cinq doubles cordes en acier et d’une guitare à sept cordes à la tonalité grave mais aucune précision sur l’utilisation éventuelle de ces deux instruments n’est donnée sur la pochette de cet album). Le leader s’est entouré d’un ensemble éclectique en faisant appel à des artistes qu'il connait bien : le bassiste belge Sam Gerstmans, le percussionniste brésilien Osman Martins (plus connu en tant que spécialiste du cavaquinho, une petite guitare brésilienne), le violoniste vénézuélien David Nunez et le violoncelliste chilien Guillermo Cervino Wood. Les cordes qui se marient fort bien à la guitare procurent à certaines pièces un aspect musique de chambre très prononcé : lyrisme et mélancolie se donnent alors la main pour de petites miniatures très agréables et plus riches qu’elles n’en ont l’air. Miranda a complété son répertoire par quelques reprises comme ce superbe Malambo emprunté à l’Argentin Atahualpa Yupanqui ou ce Luiza envoûtant du chantre de la bossa nova, Antonio Carlos Jobim. Et par un enchaînement logique, il n’hésite pas non plus à donner sa version de September 15th écrit par une autre belle plume : Pat Metheny qui s’inspira si bien des maîtres de la musique brésilienne pour créer son propre univers dans les années 80. J’ajouterai deux choses à propose de cet album : Daniel Miranda n’essaie jamais d’en faire trop et dans cette optique, il est respectueux d’une musique populaire dont la force réside aussi dans sa joie de vivre et son économie. Quant à concilier une esthétique semi classique et semi jazz avec une tradition séculaire, il s’agit d’un choix innovant qui évite de n’avoir entre les mains qu’un autre disque de World Music à sensibilité brésilienne. Bienvenue est en définitive une sacrée belle carte de visite pour un premier disque en solo.


Mini-interview de Daniel Miranda

  • Quels types de guitares avez-vous utilisés sur Bienvenue ? Pouvez-vous les décrire et indiquer certains titres particuliers dans lesquels vous en jouez ?

    D.M. : Dans ce disque, j'ai utilisé deux guitares, à savoir: la guitare à sept cordes et la guitare à dix cordes plus connue au Brésil comme la « guitare paysanne ». La guitare à sept cordes est en fait une guitare classique avec six cordes en nylon plus une corde basse accordée en do. C'est la guitare « choro » par excellence car elle a été développée pour et par les musiciens de ce style de musique à la fin du dix-neuvième siècle à Rio de Janeiro. Sur BIENVENUE, vous allez la reconnaître chaque fois que vous entendrez une sonorité plus ronde, plus "bois" comme on dit... La guitare à dix cordes donne le ton métallique de ce disque. C'est une guitare d'origine portugaise qui est arrivée au Brésil avec la colonisation au seizième siècle. Selon les différentes régions, elle prend des accents régionaux et différents accordages sont utilisés. Les plages où elle est présente sont : 2, 5, 8, 11 et 16.

  • Pourquoi avoir inclus une reprise (September 15th) de Pat Metheny dans le répertoire ? Appréciez-vous sa musique ?

    D.M. : Ah! Les années quatre-vingt … Pat Metheny avec le percussionniste brésilien Nana Vasconcelos enregistrant des albums comme As Falls Wichita So Falls Wichita Falls, Offramp, Travels …, des morceaux comme Barcarole, Estupenda graça, It’s for you, Are you going with me …, Lyle Mays dans ce disque solo (dont le titre m'échappe) avec le morceau Chorinho. Le disque du guitariste Toninho Horta intitulé Diamond Land avec la dédicace écrite par Pat disant qu’il doit beaucoup de sa sonorité propre de guitare à Toninho Horta. Et bien, tout ça pour dire que je vécu cette époque en écoutant ces disques et en regardant ces concerts! Et dès cette époque, ce morceau September 15th me touchait beaucoup. C'est un morceau écrit pour Bill Evans. Quelle beauté! Je me suis presque senti obligé d’enregistrer ça!

  • Le disque de Lyle Mays avec Chorinho s’appelle Street Dreams (Geffen, 1988). Bienvenue affiche votre principale identité : la musique brésilienne et par extension les musiques d’Amérique latine. Quelles sont vos influences ?

    D.M. : Sans vouloir être trop laconique : Baden Powell et Toninho Horta. Le premier est parvenu à rassembler 100 ans d’histoire et de tradition de jeu d'une façon créative en écrivant des compositions de musique instrumentale brésilienne qui sont des perles. En ce qui concerne Toninho Horta, citons l’harmonie, l’avant-garde lié au respect de ses origines, la lumière, la Province de Minas Gerais!

  • Le CD Bienvenue a été enregistré et mixé au studio Igloo. A-t-il été enregistré « live » dans le studio, c’est-à-dire avec tous les musiciens présents en même temps ou y a-t-il eu des réenregistrements ultérieurs (re-recording) de certaines parties ?

    D.M. : Tous les morceaux en solo ont été enregistrés en une seule prise. J'ai fait deux prises pour la plage n° 5 Improviso Nordestino mais finalement, j'ai retenu la première. Les morceaux en trio et en quartet sont enregistrés live également sauf la plage n° 6 Dando un Jeito pour laquelle on a dû enregistrer le violoncelle et les cordes par après. Sur les plages 3 et 16, les cordes ont été enregistrées ultérieurement et rajoutées sur la base live.

  • Etes-vous satisfait du son général du compact et de sa production ?

    D.M. : Très. Ca a été un plaisir et un privilège de travailler avec Daniel Leon!

  • Pourriez-vous conseiller quelques albums modernes de bonne musique brésilienne et en donner quelques caractéristiques ?

    D.M. : Avec grand plaisir! Voici ma petite liste divisée entre disques obligatoires et nouveautés.

    Disques obligatoires :
    - Os Afro-Sambas (Baden Powell et Vinicius de Moraes)
    - Elis e Tom (Antônio Carlos Jobim et Elis Regina)
    - Suor (Nana Caymi et Cesar Camargo Mariano)
    - Diamond Land (Toninho Horta)
    - Chama (Hélio Delmiro)
    - N'importe quel enregistrement de João Gilberto et Edu Lobo

    Nouveautés :
    - Cheio de Dedos (Guinga)
    - Suite Leopoldina (Guinga)
    - Pimenta (Carlos Malta)


Discographie de Daniel Miranda

  • 2000 - Rio Trio (indépendant), Daniel Miranda (guitare), Paulo Sa (Mandoline), Henrique Drach (Violoncelle) - CD
  • 2002 - Miranda + Rose : Rencontre (indépendant), Daniel Miranda (Guitare), Frankie Rose (Voix et Guitare), Perry Rose (Voix), Osvaldo Hernandez (percussion), David Nunez (violon) - CD
  • 2003 - Si c'est chanté, c'est pas perdu / Chants de Combat et d'Espoir (Sowarex), Guy Pion (chant,textes), Delphine Gardin (chant), Roberto Cordova (chant), Pascal Charpentier (piano), Daniel Miranda (guitare), Michel Seba (percussions), Sam Gerstmans (contrebasse), Marie-Anne Standaert (trompette) Liborio Amico (accordéon) - CD
  • 2006 - Le Monde est un Village (Compilation 7) (AMG), avec notamment Daniel Miranda (gt) et Osman Martins (cavaquinho) - CD
  • 2006 - Bienvenue (Igloo 189) - CD


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