Rock progressiste : les Nouveautés 2023 (Sélection)



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PROG Sélection 2023
PROG Sélection 2023



Aether : Aether (Overdub Recordings), Italie, 2023
Aether : Aether
Echo Chamber (2:33), Radiance (4:09), Thin Air (4:15), Grey Halo (2:38), Pressure (4:29), A Gasp Of Wind (5:06), A Yellow Tear In A Blue-Dyed Sky (2:58), Moving Away (4:36), The Shores Of Bolinas (2:58), Crimson Fondant (5:02), This Bubble I'm Floating In (4:33)

Andrea Ferrari (guitares, claviers), Andrea Grumelli (basse, Chapman Stick), Andrea Serino (Fender Rhodes, claviers), Matteo Ravelli (batterie)


Sous cette pochette énigmatique et sombre comme une terre en hiver se niche un disque de rock progressiste comme on les défend chez DragonJazz : contemporain, innovant et relevant de différents styles sans pour autant pouvoir être pigeonné dans l'un d'entre eux. Ce premier album éponyme est la création d'un groupe formé en 2021 à Milan autour du bassiste Andrea Grumelli et il ne manque pas de personnalité.

Après une introduction très « ambient » (Echo Chamber), la musique se fond dans le morceau suivant, Radiance, qui en prolonge l'atmosphère cinématographique. Sur un fond indistinct d'électronique combinée à des instruments divers, va se déployer un chorus de Fender-Rhodes qui témoigne d'une influence jazzy. On reste en apesanteur avec Thin Air et ses accords de piano électrique tandis qu'émerge une guitare psychédélique aux formes mouvantes qui renvoie, au moins par l'esprit, au Terje Rypdal des années 70. Si Grey Halo persiste dans l'ambient, Pressure est légèrement plus enlevé et se démarque par une improvisation abrasive de guitare qui tranche sur les sonorités douces du piano électrique. Les lignes de synthé apportent une aura d'étrangeté traduisant, comme dans certaines musiques de film noir, un changement de ton qui annonce invariablement un drame. Globalement, l'album va se poursuivre jusqu'à son terme dans cette zone floue où s'entremêlent bande sonore de film, fusion smooth et musique ambient à base de claviers et d'électronique. On épinglera quand même le chouette solo de guitare électrique sur Moving Away plus dans le style fusion d'un Larry Coryell ainsi que l'aspect plus expérimental de Crimson Fondant qui, avec son rythme hypnotique et ses parties aventureuses de guitares et de claviers, reste pour moi, au même titre que Pressure, l'un des moments clés de l'album.

Ce premier disque instrumental et très accessible d'Aether séduit par la cohérence de sa vision ainsi que par ses climats évocateurs qui suggèrent plus qu'ils n'imposent. Tout cela ne manque pas de réussite car, comme chacun sait, s'il est facile de croiser les genres, il est beaucoup plus compliqué de les fondre en une musique originale comme celle que nous donne à entendre cet ambitieux quartet. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

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[ A écouter : Pressure ]

Oiapok : OisoLün (Autoproduction / Bandcamp), France, 2023
Oiapok : OisoLün
Etienne Agard (trombone) ; Fréderic Durrmann (trombone) ; Mélanie Gerber (chant) ; Guillaume Gravelin (harpe) ; Clarissa Imperatore (xylophone, vibraphone, flûtes, percussions) ; Matthieu Lenormand (drums) ; Valentin Sylvain Metz (guitares) ; Pierre Wawrzyniak: (basse)

1. OisoLün (2:21) - 2. Summer 19 (6:48) - 3. Les Grands Equipages de Lumière (6:03) - 4. Le Concierge (7:28) - 5. Frogs Might Disappear (8:42) - 6. So Empty It Looks Real (7:16)


Voici un disque de rock « progressiste » … qui l'est vraiment, proposant une musique sophistiquée qui tente d'aller plus loin tout en trouvant une forme de beauté dans la complexité. Du coup, il faut du temps pour l'apprécier, ce qui explique cette chronique tardive (l'album est sorti au début février de cette année). Déjà, les intitulés mettent dans l'ambiance. Le nom du groupe d'abord, Oiapok, qui est à la fois inspiré par un fleuve qui marque la frontière entre le Brésil et la Guyane e/ou par le nom de l'anneau rare d'un astéroïde. Celui de l'album ensuite, OisoLün, qui est le nom d'une chimère, un oiseau imaginaire qui survole un monde écologiquement dévasté. Quant aux titres des morceaux, ils sont suffisamment déconcertants pour interpeller quand ils ne traduisent pas un intérêt pour la SF (Les Grands Equipages de Lumière est adapté d'une nouvelle de Michel Demuth) ou quelques préoccupations environnementales (Frogs Might Disappear). Vient alors la musique qui est quand même l'essentiel ! Inventive, elle s'abreuve à différents courants : le « prog » bien sûr mais aussi le jazz-rock et la scène de Canterbury sans oublier quelques bizarreries compositionnelles à la Frank Zappa ni l'utilisation d'instruments inusités dans le rock comme le trombone, la harpe et le xylophone ou le vibraphone (ces deux derniers instruments ajoutant des couleurs qui rappellent celles développées par Ruth Underwood sur des albums comme Roxy & Elsewhere). Tout ça prouve l'éclectisme d'un octet qui dispose des moyens pour concrétiser sa large palette expressive. La place manque pour détailler les morceaux mais en résumé, on se contentera de souligner qu'OisoLün, avec sa durée parfaite (un peu plus de 38 minutes) et sa méticuleuse construction, est un disque d'exception qui frôle la perfection. Il faut peut-être quelques mois pour apprendre à s'en régaler mais c'est le genre qu'on réécoutera pendant des années sans jamais se lasser. [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ OisoLün sur Amazon (*) - OisoLün sur Bandcamp ]
[ A écouter : Frogs Might Disappear - Les Grands Equipages de Lumière ]

Aurora Clara: Dreams (Youkali Music), Espagne, 2023
Aurora Clara: Dreams
Raul Mannola (guitare électrique, guitares acoustiques nylon et acier) ; Juan Carlos Aracil (flûte) ; Denis Bilanin (clavier, piano acoustique) ; Nill Oliveira (basse électrique) ; Marc Halbheer (drums) + Iván Mellen (percussions : 1, 2, 3, 4)

1. Beyond The Tetrachords - 2. Para Gato Y Carlos - 3. River Of January - 4. Dezoito De Setembro - 5. Deep 'N Blue - 6. I Remember Shakti - 7. Epilog


Après Transformation (2019) et l'excellent Clear Dawn (2022), le groupe espagnol Aurora Clara propose son troisième album intitulé Dreams. Une évolution est de mise puisque, cette fois, le quintet a inclus une importante approche acoustique ou semi-acoustique dans sa musique. En revanche, John McLaughlin, à travers ses formations Mahavishnu Orchestra et Shakti, reste la première influence d'Aurora Clara qui rend d'ailleurs hommage au groupe indo-britannique créé en 1974 avec un excitant I Remember Shakti. Mais Aurora Clara n'oublie pas non plus que McLaughlin a collaboré avec Carlos Santana en proposant Para Gato Y Carlos dans lequel le sustain de la guitare évoque d'emblée le style si particulier du célèbre guitariste mexicain. Raul Mannola qui se partage entre guitares acoustiques et électrique, y compris parfois dans un même titre (Deep 'N Blue), se réserve la part du lion dans cette musique mais il faut aussi compter avec le flûtiste Juan Carlos Aracil très présent dans cet enregistrement ainsi qu'avec Denis Bilanin qui, lui aussi, se partage entre piano acoustique (Deep 'N Blue) et Fender Rhodes électrique (River Of January). Dreams est un album de fusion mélodique et organique comme on la jouait dans les années 70. Une plongé en apnée, un rien nostalgique mais très réussie, dans une période (50 ans déjà !) marquée par le mariage explosif du jazz et du rock. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

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[ A écouter : Beyond The Tetrachords - Para Gato Y Carlos - River Of January ]

Homunculus Res : Ecco L'Impero Dei Doppi Sensi (Ma.Ra.Cash / Bandcamp), 2023
Ecco L'Impero Dei Doppi Sensi
Dario D'Alessandro (chant en italien, guitare rythmique, claviers, basse) ; Davide Di Giovanni (claviers, basse) ; Mauro Turdo (guitare lead) ; Daniele Di Giovanni (drums & percussions) ; Daniele Crisci (basse) + Invités

1. Il gran finale (3:51) - 2. Quintessenza la la la (6:05) - 3. Il bello e il cattivo tempo (3:52) - 4. Viaggio astrale di una polpetta (5:17) - 5. Fine del mondo (4:07) - 6. Pentagono (5:23) - 7. Parole e numeri – (3:04) - 8. Cinque sensi (3:59) - 9. Fiume dell'oblio (4:14) - 10. Doppi sensi (10:04)


Avec des groupes comme Picchio dal Pozzo et The Winstons, l'Italie peut se prévaloir d'une petite « scène de Canterbury » à laquelle appartient aussi partiellement Homunculus Res. Centré autour du guitariste, claviériste et compositeur Dario D'Alessandro, ce quintet sicilien sort un cinquième album riche en mélodies et en textures, d'autant plus qu'une quinzaine d'invités ont été conviés à collaborer à son enregistrement. Si quelques titres, comme Il Gran Finale (qui, bizarrement, est celui qui ouvre le répertoire), Viaggio Astrale Di Una Polpetta et Fine Del Mondo affichent des sonorités qui perpétuent la grande tradition innovante des Soft Machine, Robert Wyatt et autres Hatfield & The North, Homunculus Res intègre aussi d'autres genres musicaux qui rendent sa musique épisodiquement plus accessible et plus proche d'un rock progressif italien classique, voir d'un pop-rock international. Ainsi Il Bello E IL Cattivo Tempo et Fiume Dell'Oblio sont-ils construits autour de mélodies agréables joliment arrangées comme les Beach Boys et les Beatles le faisaient autrefois. Les harmonies restent toutefois savantes et méticuleusement travaillées si bien que même ces morceaux plus « pop » gardent définitivement quelque chose d'original et de « progressif ». Globalement, ce disque emporte l'adhésion par son kaléidoscope de styles, sa grande variété alliée à une belle unité sans temps morts, et des arrangements qui, en dépit de leur complexité, restent légers et accessibles. Cet « Empire du Double Sens » est définitivement un cinquième opus aussi bluffant que jubilatoire. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

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[ A écouter : Ecco L'Impero Dei Doppi Sensi (Bandcamp) ]

La Théorie Des Cordes : 4U 9525 (Matziz Records / Bandcamp), UK 2023
La Théorie Des Cordes : 4U 9525
Stéphanie Artaud (piano) ; Mathieu Torres (basse, guitare électrique) ; - Hugo Lemercier (mandoline, guitare acoustique) ; Heiva Arnal (drums)

1. YYC - Blanc de Calgary (7:49) - 2. HKG - Cancer d'été (8:29) - 3. LAX - La mort du bouddhiste (7:58) -4. ALP - Le colosse d'Anatolie (9:26) - 5. CDG - Need for Speed (9:14) - 6. ??? - Les lois de l'attraction (1:47) - 7. DBA - Les grands hôtels (10:49) - 8. BCN - Terminale envolée (6:39) - 9. DUS - Il ne restera rien (3:22)


Ce disque présente neuf morceaux inspirés par le carnet de bord du copilote suicidaire de l'Airbus A320 du vol 4U 9525 ayant, le 24 mars 2015, entrainé la mort de 150 personnes dans les Alpes françaises. Après Premières vibrations, sorti en 2011, et un album live paru en 2013 (Singes électriques), La Théorie Des Cordes, aujourd'hui un quartet qui comprend toujours la pianiste Stéphanie Artaud et le bassiste-guitariste Mathieu Torres, revient une décennie plus tard avec ce second album en studio à la frontière de plusieurs styles. Sans être du pur jazz-rock, cette musique instrumentale inclut néanmoins beaucoup de passages jazzy avec des improvisations de piano, de guitare électrique et de basse. Toutefois, l'aspect mélodique très prononcé, les arrangements lustrés, les alternances entre passages atmosphériques et moments plus rock, ainsi que la continuité du projet, engendrée par un concept qui force la musique à évoluer crescendo vers l'inéluctable dénouement, placent plutôt cette production dans la lignée d'un rock progressif à tendance « fusion smooth créative ». Au fil des titres, censés être reliés aux différentes escales visitées par le copilote dérangé (Calgary, Hong-Kong, Los Angeles …), surgissent des escapades réjouissantes de six-cordes qui peuvent faire penser au Frank Zappa dans sa période fusion (LAX - La Mort du bouddhiste), quelques effluves exotiques (ALP - Le colosse d'Anatolie), des dérives psychédéliques à la Syd Barrett (DBA - Les grands hôtels), ou de purs instants de folie au moment du drame (BCN - Terminale envolée). Bien qu'il soit préférable de ne pas mettre cette musique dans ses oreillettes pendant un trajet en avion, on peut en revanche en recommander l'écoute à ceux qui ont les deux pieds bien sur terre. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ La Théorie Des Cordes : 4U 9525 sur Amazon (*) ]
[ A écouter : 4U 9525 (Bandcamp) ]

Soft Machine : Other Doors (Moonjune / Dyad records), UK 2023
Soft Machine : Other Doors
Theo Travis (saxophones soprano & ténor, flûtes, Fender Rhodes piano, électronique) ; Freddy Baker (basse fretless) ; John Etheridge (guitares) ; John Marshall (drums) + Roy Babbington (basse : 2,9)

Careless Eyes (2:28) - 2. Penny Hitch (6:49) - 3. Other Doors (4:51) - 4. Crooked Usage (8:29) - 5. Joy of a Toy (3:24) - 6. A Flock of Holes (2:18) - 7. Whisper Back (1:41) - 8. The Stars Apart (4:23) - 9. Now! Is the Time (2:16) - 10. Fell to Earth (5:51) - 11. The Visitor at the Window (4:08) - 12. Maybe Never (2:26) - 13. Back in Season (7:17)


Le titre de l'album est un indice que Soft Machine opère une nouvelle mue. Other Doors marque en effet la fin d'une période sur le plan du personnel : John Marshall y tient les baguettes pour la dernière fois tandis que le bassiste vétéran Roy Babbington, qui joua avec le groupe dès 1971 sur l'album Fourth n'est présent que sur deux titres en tant que second bassiste additionnel et est remplacé sur les autres par Fred Thelonious Baker, un habitué de la scène de Canterbury (Elton Dean, Hopper, Cahoots). En revanche, le guitariste John Etheridge et le saxophoniste-flûtiste-pianiste Theo Travis sont toujours fidèles au poste, se chargeant à eux deux de la majorité des compositions. Musicalement, la variété et l'excellence de l'album précédent, Hidden Details (2018), sont préservées. Certains titres sont sophistiqués avec une part d'abstraction (Crooked Usage, Fell to Earth), d'autres ont un côté jazz improvisé (Now! Is the Time) ou jazz-rock énergique avec un impact immédiat (Other Doors) et d'autres encore se déroulent dans une zone plus méditative / planante (Whisper Back, The Stars Apart rehaussé d'une très belle partie de basse, The Visitor at the Window et un Back in Season évanescent entre rêve et réalité), parfois, et même souvent comme le suggère la jolie pochette, avec une bonne dose de psyché (Careless Eyes, Penny Hitch, Maybe Never ...). En outre, pour autant que ce soit encore nécessaire, cette mouture de Soft Machine justifie son nom en reprenant deux titres qui appartiennent à l'histoire mouvementée du groupe : Penny Hitch, issu de l'album Seven de 1973, est magistralement revisité avec l'entrelacement des deux bassistes et une splendide envolée de guitare tandis que le légendaire Joy of a Toy de Kevin Ayers, qui se trouvait sur le premier album de 1968, est revu dans une version plus moderne et jazzy avec, en finale, un grain de folie.

Enregistré à l'été 2022 dans les studios Temple Music de feu Jon Hiseman (Colosseum), l'album a un son formidable, celui d'un groupe soudé qui joue live même en studio et improvise comme un combo de jazz-rock. Il est clair que le futur du groupe est désormais entièrement dans les mains de ses deux solistes. Et quels solistes !!! Les parties de guitare sont emballantes et Théo Travis semble avoir encore mûri sa contribution, délivrant, avec cette évidence qui marque les plus grands, des solos de sax ou de flûte entre jazz et rock qui n'appartiennent qu'à lui. Célébrant un groupe qui ne s'est jamais reposé sur ses lauriers, Other Doors est un disque brillant, encore plus réussi que son prédécesseur qui, pourtant, était déjà un sacré numéro. [5/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Other Doors sur Amazon (*) ]
[ A écouter : Other Doors (Bandcamp) ]

Manna / Mirage : Autobiographie (New House Music), USA, 2023
Manna / Mirage : Autobiographie
Dave Newhouse (claviers, saxophones, guitare, kalimba, accordéon, harmonica); Sean Rickman (drums: 1,2,5,6,8); Guy Segers (basse: 1,6); Mark Stanley (guitare: 2,6,8) + invités

1. Phantosmia (6:30) - 2. Rounded by Sleep (8:36) - 3. Practicing Tonglin in a Time of War (4:13) - 4. Section W (4:56) - 5. There Was a Time (2:21) - 6. Close the Sky (5:52) - 7. Instant Cloud Effect (3:18) - 8. Love Song for a Country (5:30) - 9. Hope (5:00)


Manna / Mirage est un projet formé par le multi-instrumentiste Dave Newhouse, membre fondateur de The Muffins dont il a repris le titre du premier album de 1978 comme nom de groupe. La musique de Manna / Mirage s'inscrit d'ailleurs dans la lignée de ce disque qui offrait un subtil mélange de Canterbury Scene, de jazz contemporain et de Rock en Opposition (R.I.O.). Autobiographie est la cinquième réalisation du projet et, apparemment, ce sera sa dernière. Ce qu'on regrette car Dave Newhouse et ses complices ont réalisé un formidable opus de rock progressif avant-gardiste montrant d'évidentes connections à la scène de Canterbury. Neuf titres entièrement instrumentaux sont proposés pour une durée de 46 minutes. Le premier morceau, Phantosmia, donne tout de suite le ton et je ne résiste pas à vous en donner la signification : « Les fantosmies sont des hallucinations olfactives, des odeurs que vous détectez et qui ne sont pas vraiment là ». Rythmé au début, la musique vire progressivement en quelque chose d'évanescent comme une fumée de substance interdite. L'esprit du Soft Machine des débuts n'est pas bien loin. Le reste est extrêmement varié : des boucles planantes qui terminent Rounded By Sleep au jazzy et mélancolique Hope (avec Dave Newhouse au saxophone baryton) en passant par l'ambiance folk de Practicing Tonglin In A Time Of War et l'étrange et imprévisible Close The Sky qui inclut une splendide partie de guitare, la musique originale et très progressive de Manna / Mirage emporte et séduit de la première à la dernière note. Franchement, on ne peut qu'être admiratif devant l'ouverture d'esprit, la fraîcheur et l'audace de ce projet singulier. Une vraie réussite ! [5/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Autobiographie sur Bandcamp ]
[ A écouter : Autobiographie (sampler) ]

Mystery : Redemption (Unicorn Digital), 15 mai 2023
Mystery : Redemption
Jean Pageau (chant) ; Antoine Michaud (claviers) ; - François Fournier (basse, claviers) ; Jean-Sébastien Goyette (batterie) ; Sylvain Moineau (guitares) ; Michel St-Pere (guitares, claviers)

1. Behind the Mirror (6:46) - 2. Redemption (6:36) - 3. The Beauty and the Least (9:15) - 4. Every Note (6:01) - 5. Pearls and Fire (12:43) - 6. My Inspiration (8:24) - 7. Homecoming (5:10) - 8. Is This How the Story Ends? (19:11)


En termes de chiffres, Redemption est le huitième album studio du groupe québécois depuis Theatre of the Mind en 1996 et le troisième disque en studio avec un line-up similaire et l'excellent Jean Pageau au micro. Toujours placé sous la supervision du guitariste Michel St-Père, le groupe n'a plus grand-chose à prouver et n'a guère cherché non plus à s'aventurer en terre inconnue : il s'est contenté de délivrer un autre album de néo-prog symphonique riche en mélodies, en arrangements de qualité et perfusé comme il se doit de prog classique, le tout avec une durée de près de 75 minutes. Behind the Mirror débute le nouvel opus en évoquant le groupe Rush à son meilleur, le mur du son inhérent au célèbre trio inclus, sans parler de la voix de Pageau émulant celle très caractéristique de son compatriote Geddy Lee. Ce qui vient après est plus difficile à relier à une quelconque référence sinon à Mystery lui-même. Le groupe a toujours été à son meilleur dans les longues compositions épiques et le répertoire de Redemption en contient trois de plus de 9 minutes, la dernière, Is This How the Story Ends?, frôlant même les 20 minutes. Le fan y trouvera ce qu'il est en droit d'attendre : sonorités variées, moments intenses, chant brillant, riffs massifs et solos de guitare s'additionnant pour rendre ce moment musical exceptionnel. Avec des textes bien écrits sur des sujets divers, des chansons très travaillées, une vision cohérente où la musique, mise en valeur par une production dynamique, prime sur les prouesses individuelles, Mystery n'a aucun mal à s'imposer une fois de plus : on peut raisonnablement écrire que ceux qui ont aimé Lies and Butterflies ne seront certainement pas déçus par ce Redemption de bonne facture qui me paraît bien être son logique successeur. [3½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Redemption sur Amazon (*) ]
[ A écouter : Is This How the Story Ends? ]

Edges / Guillaume Vierset : The End of The F***ing world (Igloo Records), Belgique, 31 mars 2023
Edges / Guillaume Vierset : The End of The F***ing world
Guillaume Vierset (guitare, compositions); Dorian Dumont (claviers, piano); Anders Christensen (basse); Jim Black (drums)

1. First Round - 2. Gloomy - 3. Better Call Pam - 4. Back - 5. Second Round - 6. Doctor Bartholome - 7. AC Blues - 8. I Love Triads - 9. Intro - 10. The End Of The F***ing World


En novembre 2021, le guitariste Guillaume Vierset introduisait son groupe Edges via un EP digital présentant quatre morceaux courts et denses. Seize mois plus tard, voici l'album complet dont le lever de rideau se fait sur le même titre que celui ouvrant l'EP. First Round est propulsé par des riffs de guitare qui explosent dans les enceintes sur une rythmique taillée à la serpe par le bassiste danois Anders Christensen (Jakob Bro) et le batteur Jim Black (Kurt Rosenwinkel, Tim Berne, AlasNoAxis). Réinventant le King Crimson de la fin des années 70, la musique reste obsédante jusqu'à ce qu'elle soit brutalement tranchée à la fin du morceau. Après quelques bruitages sonores faisant la transition avec la plage précédente, Gloomy met en place une pulsation organique construite sur une ligne de basse propice à quelques envolées sinueuses de guitare. Better Call Pam change de registre : ambiance éthérée, envolées aériennes de six-cordes, glissandos rêveurs, le tout nourri par la frappe dynamique de Jim Black qui stimule et relance constamment la musique. Le dernier titre, Back, mélodique et riche en détails, renvoie aux compositions lancinantes et nostalgiques que Guillaume Vierset a l'habitude de jouer au sein de son Harvest Group. A partir de là, on pénètre en Terra incognita avec six nouvelles compositions.

Second Round débute comme une fausse retraite spirituelle avant que la rythmique nerveuse ne s'impose et que la musique turbulente ne parte en vrille dans une envolée free des plus réjouissantes. Dédié à David Bartholomé, le leader de Sharko qu'accompagne Guillaume depuis 4 ans, Doctor Bartholomé séduit par ses ambiances soniques où la guitare se mêle aux claviers de Dorian Dumont. Après un A.C. Blues distendu et quasi psychédélique, I Love Triads va à l'essentiel dans un style de fusion ouverte qu'on pourrait qualifier d'équivalent au rock garage. En finale, le titre éponyme déroule ses vagues cosmiques sur lesquelles vient surfer la voix de David Bartholomé qui psalmodie inlassablement les mêmes mots comme une étrange litanie de la fin des temps.

Une forme d'angoisse suinte de la musique d'Edges qui reflète de diverses manières le climat grinçant et la confusion existentielle de l'époque, mais sans pour autant que le concept occulte des passages roboratifs et des mélodies qui s'incrustent. En résumé : tout ça est d'une brillante et redoutable efficacité ! [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ The End of The F***ing world sur Amazon (*) ]
[ A écouter : First Round ]

Amoeba Split : Quiet Euphoria (aMARXE), Espagne, 2023
Amoeba Split : Quiet Euphoria
Alberto Villarroya Lopez (basse, guitares, claviers, compositions) ; Ricardo Castro Varela (piano, piano électrique, orgue Hammond, arrangements) ; Iago Mourino (piano, piano électrique, orgue Hammond, Moog) ; Fernando Lamas (drums, percussions) ; Pablo Anon (sax ténor et clarinette) ; Dubi Baamonde (sax soprano, flûte) ; Ruben Salvador (trompette) ; Israel Arranz (vibraphone)

1. Quiet Euphoria (7:18) - 2. Shaping Shadows (5:20) - 3. The Inner Driving Force (5:59) - 4. Divide and Conquer (3:02) - 5. Thrown to the Lions (7:23) - 6. No Time for Lullabies (11:05)


Après les excellents Dance of the Goodbyes (2010) et Second Split (2016), le groupe espagnol Amoeba Split propose un nouvel album de fusion progressive qu'on peut raisonnablement rattacher au style général et assez large de la scène de Canterbury. Le spectre musical est en effet très large : du jazz-rock du titre éponyme en ouverture jusqu'à l'indescriptible No Time for Lullabies qui clôture l'album en combinant toutes sortes d'approches différentes, on se rend compte combien cet octet maîtrise son sujet. On pense parfois à Robert Wyatt (les passages avec l'orgue Hammond de No Time for Lullabies), à Soft Machine (Divide And Conquer porté par une basse tellurique), et au Nucleus de Ian Carr (Shaping Shadows avec son splendide solo de trompette et sa ligne de cuivres). La musique est un creuset d'influences diverses et l'on ne peut qu'être admiratif devant cette formation qui, tout en revendiquant certaines influences, ne sonne jamais vraiment comme les monuments qui l'on vraisemblablement inspirée. Amoeba Split conçoit des arrangements complexes mais faciles à écouter et sait mettre en valeur des solos fluides et excitants au coeur d'une musique qui évolue constamment à la frontière imprécise entre le rock, l'expérimental et le jazz électrique. C'est aussi un ensemble qui privilégie le jeu collectif plutôt qu'individuel en visant d'abord l'expressivité et l'efficacité de chaque composition. Dans le genre, cet album instrumental brillant n'est rien moins qu'un véritable joyau des nouvelles musiques progressives. [5/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Quiet Euphoria sur Bandcamp ]
[ A écouter : Quiiet Euphoria (teaser) - Shaping Shadows ]

RPWL : Crime Scene (Gentle Art Of Music), Allemagne, 17 mars 2023
RPWL : Crime Scene
Yogi Lang (chant et claviers); Kalle Wallner /(guitares); Marc Turiaux (batterie); Markus Grützner (basse)

1. Victim of Desire (8:16) - 2. Red Rose (5:36) - 3. A Cold Spring Day in '22 (4:21) - 4. Life in a Cage (6:11) - 5. King of the World (12:52) - 6. Another Life Beyond Control (7:51)


RPWL n'est pas le premier à consacrer un album aux « scènes de crime » mais il le fait à sa manière et, pour cette fois, sans l'aide d'aucun musicien invité. Evidemment, le sujet choisi est noir, morbide et perturbant, d'autant plus qu'ici la musique est associée à des textes et qu'écouter des chansons où l'on parle d'assassins, de nécrophiles et autres sadiques n'est pas ce qu'on préfère entendre à la radio pour se distraire. Pour autant, l'album reste agréable et accessible dans l'éventail de ce que le groupe allemand a l'habitude de faire. Certains titres, comme Red Rose joué en acoustique, ont même une ambiance planante, voire bucolique, qui n'aurait pas dépareillé un disque comme World Through My Eyes. D'autres comme Victim Of Desire sont légèrement plus sombres mais sans exagération si l'on considère le sujet traité (une plongée en apnée dans l'esprit tortueux d'un tueur en série). Globalement et en dépit d'un changement de personnel (nouveau bassiste et départ du claviériste), on retrouve dans ce disque l'art et la manière de RPWL, la voix inimitable de Yori Lang, des textes bien tournés sur un sujet épineux, des textures symphoniques qui, même si elles sont beaucoup plus rares que dans le passé, rappellent encore à certains moments que RPWL fut jadis un tribute band de Pink Floyd, et enfin, le jeu de guitare efficace d'un Kalle Wallner toujours fidèle au poste. Sans rien apporter de neuf à leur style qui semble désormais coulé dans du béton, ce huitième album en studio de RPWL est quand même une réussite digne de Beyond Man And Time et certainement de Tales From Outer Space. [3½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Scene Of Crime sur Amazon (*) ]
[ A écouter : Victim of Desire - A Cold Spring Day in '22 ]

Jarguna and Nicola Serena : Amongst Jungles (Projekt Records), Italie, 27 janvier 2023
Jarguna and Nicola Serena : Amongst Jungles
Jarguna (Marco Billi) et Nicola Serena (tous les instruments)

1. Amongst Jungles (10:23) - 2. Spillover (7:20) - 3. Dew And Rust (6:01) - 4. Between Grass And Sky (5:31) - 5. The Forest Does Not Sleep (5:45) - 6. Bright Garden (11:05) - 7. Vegetal Sculpture (6:41) - 8. Snow On The Concrete (7:00)


Ce duo réunit deux personnalités distinctes. D'un côté, Marco Billi dit Jarguna, un chercheur ethnobotaniste qui est aussi pianiste et explorateur de sonorités électroniques liées à sa passion pour la nature. Et de l'autre, Nicola Serena, photographe et compositeur de musique électronique souvent mise au service de l'illustration d'images. Cet album de musique ambient décrit la rencontre de deux mondes : celui de la jungle primitive et celui de la jungle de béton qu'est une ville moderne. Cela se traduit par des atmosphères diverses, certaines organiques et peuplées de cris d'animaux (Bright Garden) et d'autres plus froides, rythmées par des séquenceurs (Amongst Jungles, Spillover) ou marquées par des sonorités synthétiques urbaines (Snow On The Concrete). Parfois les deux mondes se rejoignent comme si l'on observait un gratte-ciel envahi par la végétation (Vegetal Sculpture). L'œuvre est en définitive une vision fascinante et avant-gardiste d'un univers futuriste où la végétation et les constructions humaines sont si intriquées que la frontière entre le minéral et l'organique en devient floue et quasi invisible. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Amongst Jungles sur Bandcamp ]
[ A écouter : Vegetal Sculpture ]

Zopp : Dominion (Flat Circle / Bandcamp), 3 février 2023
Zopp : Dominion
Ryan W Stevenson (orgue Hammond, mellotron, Hohner Pianet, piano, piano électrique, guitares acoustiques & électriques, basse, chant, Korg MS-20, synthés, percussions, flûte, bruitages) ; Andrea Moneta (batterie) + Invités.

1. Amor Fati (2:10) - 2. You (10:57) - 3. Bushnell Keeler (5:07) - 4. Uppmärksamhet (3:14) - 5. Reality Tunnels (4:11) - 6. Wetiko Approaching (2:00) - 7. Toxicity (14:22)


Le multi-instrumentiste Ryan Stevenson est le cerveau de ce groupe basé à Nottingham. Avec la collaboration du batteur Andrea Moneta et de quelques invités, dont Andy Tillison (The Tangent) et Theo Travis, il a sorti en 2020, sous le nom de Zopp, un premier album instrumental dans un style inspiré par certains groupes de l'école de Canterbury. Sur ce second disque, Zopp persiste dans la même voie mais ajoute le chant à son arsenal d'instruments (dont la plupart sont des claviers vintage comme l'orgue Hammond, le mellotron, et des synthés divers). Hatfield And The North, Egg et National Health sont des références qui viennent souvent à l'esprit mais le Soft Machine de Robert Wyatt est aussi parfois invoqué tout comme, dans une moindre mesure, la sophistication d'un Gentle Giant (Really Tunnels). Le son fuzz (distorsion) de l'orgue est emblématique sur Toxicity, un titre épique et uptempo qui dépasse les 14 minutes. Des sections instrumentales plus légères avec une flûte viennent aérer ce morceau autrement dense et riche en variations tandis que des saxophones joués par des invités apportent un côté cuivré réjouissant.

Prenant ses racines dans un genre populaire des années 70, la musique de Zopp n'en sonne pas moins fraîche et moderne avec son mélange de rock, d'avant-garde, de sonorités typique de l'école de Canterbury et même parfois, un zeste de jazz-rock pour faire bonne mesure. Si en 2023, il existe encore du rock qui mérite d'être étiqueté « progressiste », c'est dans ce genre de production qu'il faut aller le chercher ! [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Dominion sur Amazon (*) ]
[ A écouter : Dominion (full album) ]

Riverside : ID.Entity (InsideOut), 20 janvier 2023
Riverside : ID.Entity
Mariusz Duda (chant basse); Michal Lapaj (claviers, orgue Hammond) ; Maciej Meller (guitare) ; Piotr Kozieradzki (batterie)

1. Friend or Foe? (7:29) - 2. Landmine Blast (4:50) - 3. Big Tech Brother (7:24) - 4. Post-Truth (5:37) - 5. The Place Where I Belong (13:16) - 6. I'm Done with You (5:52) - 7. Self-Aware (8:43)


Un nouvel album du groupe polonais Riverside est toujours un évènement, d'autant plus que celui-ci est attendu depuis cinq ans alors que le groupe en sortait en moyenne un tous les deux ou trois ans (l'avant-dernier Wasteland date de 2018). Le guitariste Maciej Meller complète maintenant de manière permanente le line-up en rejoignant le bassiste et chanteur Mariusz Duda, le claviériste Michal Lapaj et le batteur Piotr Kozieradzki. La pochette, dessinée pour la première fois par l'artiste polonais Jarek Kubicki, indique peut-être une fragmention, en tout cas un changement qui se traduit en partie par un retour au rock tendance métal, avec des éléments prog comme dans les premiers albums. L'aspect mélancolique des précédentes dernières productions a disparu au profit d'une musique plus énergique (up tempo) et directe, mariant accessibilité avec des envolées plus complexes. Mais le groupe a aussi inclus pour la première fois d'autres influences comme le pop-rock des 80's (dans Friend Or Foe par exemple) ou, dans certains passages, des textures riches et denses avec une basse mixée en avant, similaires à celles du Rush de la grande époque. Les textes de Mariusz Duda sont dans la tradition de Riverside et véhiculent encore, comme par le passé, une certaine angoisse propre à l'univers de Riverside, ici liée à un déficit d'identité résultant de l'évolution de notre société technologique. Si, globalement l'album est une totale réussite sur le plan des vocaux, des parties instrumentales et des thèmes explorés, il n'en laisse pas moins, après deux ou trois écoutes, une impression confuse d'une succession de chansons certes accrocheuses mais dont aucune ne s'impose immédiatement comme un grand classique. Mais quand la musique est bonne, c'est le genre de choses que le temps finit généralement par arranger. Recommandé ! [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ ID.Entity sur Amazon (*) ]
[ A écouter : Friend Or Foe? (Single Edit) - I'm Done With You - Self-Aware (Single Edit) ]

Damanek : Making Shore (Giant Electric Pea), UK, 13 Janvier 2023
Damanek : Making Shore
Guy Manning (chant, claviers, guitare acoustique, samples, percussions); Sean Timms (claviers); Marek Arnold (Sax, SeaBoard, claviers additionnels) + invités

1. A Mountain of Sky - 2. Back2Back - 3. Noon Day Candles - 4. Americana - 5. In Deep Blue (Sea Songs Pt. 1) - 6. Reflections on Copper - 7. Crown of Thorns (Sea Songs Pt. 2) - 8. Oculus


Après un hiatus de cinq ans, Making Shore est le troisième album du chanteur, multi-instrumentiste et compositeur Guy Manning, enregistré avec son groupe Damanek et quelques invités. Sept chansons plus un titre épique sur un thème de SF (Oculus) de trente minutes, partagé en cinq parties, composent un répertoire varié et accessible. La voix de Guy Manning est mise en avant et les paroles sont bien audibles. La musique très mélodique évolue entre rock classique et rock progressiste avec des envolées instrumentales très réussies. L'atmosphère générale n'est pas très différente des productions de The Tangent mais en plus léger. Du prog "light" en quelque sorte, mais de qualité, dans la lignée des deux disques précédents de Damanek (On Track en 2017 et In Flight en 2018). [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Making Shore sur Amazon (*) ]
[ A écouter : A Mountain Of Sky - Americana ]

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