Albert Maurice Drion: Un Voyage Sans Rivage

(Société des Ecrivains, 220 pages, publié le 26/02/2021)

(Et la musique qui va avec !)



Le Livre


Albert Maurice Drion : Un Voyage Sans Rivage


La Chronique


Voyage Sans Rivage est l'histoire d'une évasion, celle d'une vie dont le héros (nommé Jean) prend soudain conscience de la part de déterminisme qu'elle implique. Commence alors une fuite guidée par le hasard et le plaisir de ce qui semble bien être une liberté retrouvée. Ce comportement bizarre qui fait de l'homme une espèce aussi originale que magnifique est décrit en un peu plus de 200 pages qui se lisent en une soirée. Car, à l'ébranlement des certitudes auquel Jean est confronté et à ses pérégrinations viennent se superposer des réflexions diverses et passionnantes : sur l'Afrique d'abord où l'auteur a longuement travaillé, mais aussi sur la musique, et le jazz en particulier qui constitue une véritable passion que l'auteur partage avec l'éditeur de ce site (éditeur d'ailleurs mentionné dans son livre et site pour lequel Albert M. Drion a écrit plusieurs chroniques détaillées qui témoignent de la grande connaissance et de la compréhension qu'il a de cette musique).

Du coup, voici un roman qui se lit en musique. Les morceaux évoqués dans le livre sont d'ailleurs clairement indiqués et un système de QR codes permet au lecteur de les écouter « in situ ». Aussi, il fait bon se promener dans ces pages où sont abordés des sujets frivoles et d'autres qui le sont moins. Car si le roman est lesté d'une pointe de gravité, il n'en est pas moins léger, facile et très agréable à lire. Les bons livres sont ceux qui posent des questions, qui font voyager, qui incitent à réfléchir sur l'existence et qui, en restant distrayants, font sourire par quelques anecdotes inédites. A mon sens, ce livre offre tout ça. Quant à Albert M. Drion, il a été successivement collègue, ami, collaborateur en musique ... et le voilà maintenant écrivain ! Un de ceux dont on ne peut que s'enorgueillir d'avoir le livre dans sa bibliothèque.

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Sur Amazon : Un voyage sans rivage ]


L'Interview d'Albert Maurice Drion


  • Pierre: Bonjour Albert. En quelque sorte, un Voyage Sans Rivage est le récit d'une fuite, d'une évasion, celle d'une vie trop organisée et prévisible. Peux-tu expliquer ce qui a motivé son écriture ?

    Albert: Bonjour Pierre. A un moment de notre vie, on est amené (en tout état de cause, cela a été mon cas) à se poser diverses questions : La vie que je mène est-elle celle dont j'ai rêvé à 20 ans ? Est-ce que je ne fais pas fausse route ? Puis-je échapper à cette vie ? En aurai-je le courage ? Ce sont ces questions qui sont à l'origine de ce roman. Et l'écriture du roman est une forme de réponse à ces questions car cela m'a permis de m'engager dans une voie pour laquelle je ne m'étais pas préparé... Ecrire et publier un roman est pour moi une véritable aventure émaillée de moments de doute qui ont largement pimenté ma vie durant les derniers mois ! Puis finalement, le roman est là et il entreprend son propre voyage !


  • Pierre: Quelle part d'autobiographie ce roman recèle-t-il en rapport avec la soudaine prise de conscience du héros (Jean) et de ses envies de liberté ?

    Albert: Effectivement. Cette envie de liberté, j'y ai été souvent confronté. Mais comme Jean, et comme pour bon nombre d'entre nous, les obligations familiales et professionnelles ne nous permettent pas de nous évader comme on en rêve parfois. Le milieu familial dont je proviens est proche de celui qu'a connu l'épouse du personnage principal du roman. Un milieu où la devise est « on ne réussit que par le travail ! ».
    D'une certaine manière, cette obsession de découvrir l'Afrique et de la parcourir, obsession qui ne m'a jamais quitté est sans doute ma façon à moi de concrétiser cette envie de vivre autrement. En cela, je suis proche de Jean même si ce dernier, vu les responsabilités qu'il a dû endosser, se considère en quelque sorte prisonnier de sa propre vie.

  • Pierre: Il est beaucoup question de jazz dans le roman. Les situations donnent l'occasion à l'auteur de s'épancher sur des artistes et disques qui l'ont vraisemblablement marqué. Mais bizarrement, le voyage est initié par une musique de Brahms qui conduira le héros dans la ville de Detmold ? Une réflexion à ce sujet ?

    Albert: Il aurait été trop facile ou trop évident pour moi d'amorcer l'intrigue du roman en se basant sur le jazz… Le jazz fait partie due ma vie et je partage cette passion avec le personnage principal du roman. Le choix de la musique classique m'a permis par ailleurs d'entreprendre moi-même tout un voyage musical qui m'a conduit à mieux connaitre des compositeurs extraordinaires tels que Brahms et Chostakovitch. Concernant Brahms, je conseille aux lecteurs de DragonJazz l'écoute d'un pianiste impressionnant qui est considéré comme une des spécialistes actuels de Brahms, Alexandre Kantorow, un pianiste français comme ne l'indique pas son nom (Brahms, Bartok et Liszt : Piano Works).

  • Pierre: A un moment, en voiture sur l'autoroute vers Dortmund, Jean écoute Phil Collins et émet quelques réflexions sur son parcours depuis Genesis et Brand X jusqu'à ses disques en solo. On peut en déduire que le rock dit « progressiste » n'est pas un genre qui t'est étranger ?

    Albert: Adolescent, j‘étais un fan absolu de rock et plus particulièrement de rock progressif. Le jazz me paraissait à l'époque imperméable, une musique trop intellectuelle. Mon groupe préféré a été pendant des années Genesis même si je dédaignais pas d'autres groupes aussi connus que Pink Floyd, Yes, Supertramp, Uriah Heep, Van Der Graaf Generator, etc. Mon problème, c'est que je suis resté calé à ces années septante et, voire, début des année quatre-vingt. C'est sans doute une erreur de ma part... Mais je l'assume pleinement !

  • Pierre: Une réflexion sur la programmation musicale d'un établissement qui fait suivre Riot de Robert Glasper par un morceau de Johnny Halliday pose la question de l'ouverture en musique et d'un certain élitisme. Selon toi, les genres musicaux ne se mélangent pas ?

    Albert: Quand on est amateur de jazz, je trouve qu'on a parfois tendance à cultiver une forme d'élitisme. Il est vrai que le jazz à l'instar d'autres musiques, comme l'opéra, ne s'aborde pas aussi aisément que cela. Pour apprécier le jazz, j'ai consenti à de véritables efforts d'écoute pour me le rendre accessible, pour explorer cet univers au-delà de ce que connait généralement le grand public : Armstrong, Glenn Miller, etc. Mais cela n'exclut en rien le fait qu'il m'arrive fréquemment d'écouter avec énormément de plaisir de la musique dite de variété. J'aime beaucoup Adamo. Et il m'arrive souvent de fredonner : « J'avais oublié que les roses sont roses, que les bleuets... ». Je dois à la vérité que je suis un fan absolu du regretté Pierre Rapsat. Un regret : je ne lui ai pas réservé une place dans le roman. Il l'aurait bien mérité tant il a pris une place importante dans ma vie d'autant que j'ai eu la chance de passer une longue soirée avec lui et que j'ai retrouvé chez lui la même sincérité qui a fait la singularité de ce grand artiste !

  • Pierre: Comme beaucoup d'entre nous, ton héros est à la recherche de chaleur humaine et pense qu'il est plus facile d'en dénicher en Afrique. Mais à un moment, il en trouve aussi dans un club de jazz dans lequel joue un jazzman africain, Lionel Loueke. L'Afrique, le jazz, mêmes racines, mêmes émotions ?

    Albert: Là on touche à un point extrêmement sensible en ce qui me concerne. Dans mon esprit, le jazz et l'Afrique sont indissociables. Pour mille raisons… La première est évidente. Les racines du jazz plongent en Afrique. La syncope, la polyrythmie, sont par essence africaines. Il n'y a qu'à écouter les musiques qui se jouent lors des cérémonies initiatiques en Afrique. Cela va même plus loin. Il est question de transe. Et cette notion de transe a d'ailleurs quelque peu obsédé un historien du jazz comme Robert Goffin. Pour lui, la transe est intrinsèquement reliée au jazz. Je n'irai pas aussi loin que lui. Mais quand on écoute aujourd'hui la musique produite par la scène jazz londonienne, scène foisonnante à souhait, on comprend mieux ce lien profond entre l'Afrique et le jazz.
    L'Afrique m'a appris à apprécier la part d'irrationnel qui guide nos vies. Il en est de même pour la musique. Le jazz, parce que c'est avant tout une musique basée sur l'improvisation, a cette faculté de pouvoir, s'il le faut, s'émanciper de toutes les règles harmoniques qui ont été pendant des siècles le fondement de la musique européenne. La dissonance fait intrinsèquement partie du jazz (et on raconte qu'un journaliste a affirmé à un Louis Armstrong hilare qu'il jouait des notes qui n'existaient pas !) Je ne suis pas musicologue et encore moins musicien mais c'est comme cela que je ressens le jazz ! Le jazz est pour moi une musique avec un côté organique puissant et c'est ce côté organique qui concrétise ce lien entre jazz et Afrique.

  • Pierre: L'un des derniers chapitres du livre s'attache à décrire (fort bien d'ailleurs pour moi qui y ai aussi vécu) la vie à Kinshasa et fait en même temps l'éloge de la rumba congolaise et des groupes de musique congolaise. On peut s'étonner que d'une part le jazz n'a pas pris en Afrique Centrale et que, d'autre part, si le jazz est plus ou moins connu de certaines élites en Europe, la musique congolaise reste, quant à elle, quasi totalement inconnue du grand public (sauf si affinités particulières).

    Albert: Question pertinente ! Est-ce que j'ai vraiment une réponse à cette question ? Je dirai que malgré le peu d'écho qu'a le jazz en Afrique, on ne peut nier que l'Afrique enrichit la scène jazz de musiciens hyperdoués. On citera bien sûr le saxophoniste et compositeur camerounais Manu Dibango, disparu récemment, le batteur Paco Sery, les bassistes Richard Bona et Etienne Mbappé et le pianiste congolais Ray Lema... et bien sûr ce génial guitariste béninois qu'est Lionel Louéké que j'évoque dans le roman. Au niveau des chanteuses, on ne peut pas ne pas citer Myriam Makeba, la béninoise Angélique Kidjo, Ouma Sangaré, etc.
    Effectivement, on peut s'interroger sur le fait que la rumba n'a pas le même écho que des musiques qui trouvent leurs racines en Afrique comme la salsa, l'afrobeat, le gospel... Il y a là une forme d'injustice. C'est pourquoi j'ai osé cette phrase dans le roman : « la rumba congolaise qui reste qu'on le veuille ou non un legs immense laissé par le Congo au patrimoine musical mondial ». C'est une manière de réparer cette injustice.

  • Pierre: On ne peut s'empêcher de faire une comparaison entre l'état d'esprit de Jean (le héros) qui cherche à aller à la rencontre de lui-même en interrogeant sa vie et celui tourmenté de John Coltrane, évoqué au début du livre, en perpétuel questionnement sur le sens qu'il veut donner à sa musique. Qu'en penses-tu ?

    Albert: La comparaison peut être faite effectivement. Mais le questionnement de John Coltrane a une dimension spirituelle que n'a pas celui de Jean, le personnage central du roman. Bien qu'il se questionne sur le rôle que pourraient jouer des forces surnaturelles dans le déroulement des événements auxquels il fait face. L'expérience africaine de Jean y est pour quelque chose.
    Mais pour revenir sur John Coltrane, son écoute est en soi une expérience non seulement musicale mais également spirituelle. En cela pour moi, il est un musicien unique. Et quand on s'interroge, comme le fait Jean, sur le sens qu'on pourrait ou voudrait donner à sa vie, l'écoute de John Coltrane ne peut vous laisser indifférent, du moins si vous êtes amateur de jazz !

  • Pierre: Un passage que j'ai particulièrement apprécié est celui, à la fin du roman, quand Jean établit des liens entre divers artistes (Serge Kakudji, Aka Moon, Fabrizio Cassol, Aka Moon, les rythmes africains, Michel Hatzigeorgiou, Jaco Pastorius et Toots Thielemans) et finit par penser : « tout est lié, il suffit de faire preuve d'ouverture d'esprit et surtout de curiosité. » Finalement, n'est-ce pas ce qui manque le plus à ceux qui se contentent de n'écouter qu'un genre de musique ?

    Albert: Cette réflexion me touche particulièrement. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de frontières ni de cloisonnement. En musique comme en géopolitique. Il peut y avoir des genres musicaux (en pratique il est difficile de l'éviter) tout comme il existe différents pays. Il est aussi artificiel de créer des cloisons entre genres musicaux que des frontières entre pays... C'est bien sûr utopique. Mais des musiciens comme Fabrizio Cassol contribuent à rendre possible cette utopie. Si on se penche sur toutes les collaborations qui ont émaillé sa très riche carrière, c'est édifiant. J'ai eu la chance d'échanger plusieurs fois avec Fabrizio, notamment lors de ses passages à Kinshasa, notamment lors de la présentation du spectacle « Pitié ! » largement évoqué dans le roman. Le spectacle « Coup Fatal » issu d‘une collaboration avec Serge Kakudji est tout aussi extraordinaire…. Quant à Toots Thielemans, que j'ai vu pour la première fois à Kinshasa vers 1986, il jouissait d'une telle aura auprès des musiciens congolais. Ces derniers lors de ce séjour l'ont reçu comme on dit « avec tous les honneurs dus à son rang ». Lors de son concert, il nous a gratifié d'une version mémorable de son standard Bluesette à la sauce congolaise. Dommage qu'il n'y en existe pas un enregistrement. Une preuve s'il en ait que s'ouvrir à plusieurs genres musicaux est une des marques de fabrique des grands musiciens. C'est du moins ainsi que je le perçois.

  • Pierre: Après sa dérive inattendue racontée dans le livre, on sent bien que la vie de Jean ne sera plus jamais la même. En fait, c'est à la fin du roman, que son grand voyage va commencer. Un voyage intérieur dont, finalement, on ne sait pas s'il le conduira quelque part. Quelques pistes à ce sujet ?

    Albert: Au cours de la rédaction du roman, je me suis moi-même interrogé sur la notion de voyage. On peut voyager avec un but bien précis. Et parfois ce but nous empêche de nous laisser surprendre par l'inattendu qui est pour moi l'essence même du voyage. Par ailleurs, voyager c'est également un état d'esprit. C'est simplement quitter sa zone de confort, rompre avec son quotidien ou comme le fait Jean, s'échapper du cours trop ordonné de sa vie. Finalement, je suis arrivé à la conviction, moi qui voyage énormément, qu'on peut voyager sans parcourir un seul kilomètre. Le rêve, la musique en l'occurrence peut vous emmener très loin, plus loin que n'importe quel voyage intercontinental. Pour moi, écrire c'est également voyager. L'écriture vous emmène au-delà de ce que vous vivez au jour le jour. Et puis, il y a ce voyage intérieur que Jean va entreprendre. Ce voyage est sans rivage comme l'indique le titre du roman. Jean sait qu'il est à un tournant de sa vie et qu'il n'a pas d'autre choix que de tenter ce voyage intérieur sans très bien savoir où il va le conduire. Voyager sans but, c'est peut-être cela la quête du bonheur !

  • Pierre: Enfin, pourrais-tu nous dire comme le lecteur peut accéder aux musiques que tu cites et les écouter tout en lisant le roman ?

    Albert: Partager les musiques qui font partie intégrante du roman a été une de mes grandes préoccupations. Cette préoccupation a été partagée par l'éditeur…C'est ce dernier qui a imaginé de recourir à des QR codes qui renvoient des vidéos qui illustrent les titres évoqués dans le roman. Je ne sais pas si c'est une première mais je trouve l'idée originale et j'espère que ce sera apprécié par les lecteurs ! Dans les notes de bas page, des liens renvoient également à ces mêmes vidéos. Enfin, sur le site "Playlist du Roman Un voyage sans rivage", vous pouvez également visionner la playlist du roman. Un voyage sans rivage est un roman qui s'écoute autant qu'il se lit !
    Avant de terminer cet entretien, je voudrais, si tu le permets, ajouter quelque chose.

  • Pierre: Je t'en prie !

    Albert: A un moment donné dans le récit Jean fait mention d'« un représentant d'un partenaire qui était, comme lui féru de jazz, et qui avait évoqué l'enregistrement d'une session réunissant les deux musiciens : Bobby Jaspar et John Coltrane... ». Je suppose que tu devines de qui il s'agit ?

  • Pierre: Oui bien sûr ! Cela me ramène à tous les moments que nous avons pu partager à Kinshasa. Et à tes premières chroniques sur dragonjazz ! Un grand merci Albert pour avoir répondu à toutes ces questions.

    Albert: Avec le plus grand plaisir !



La Musique


Qu'écouter en lisant ce roman ?

La sélection musicale la plus appropiée pour Voyage Sans Rivage d'Albert Maurice Drion est facile à faire : elle est définie par l'auteur lui-même au fil des chapitres de son livre ainsi que sur le site web précité relatif à la playlist du roman. Toutefois, pour ceux qui préfèrent mettre un disque en fond sonore pendant la lecture du livre, voici une sélection personnelle d'albums de jazz qui conviendra parfaitement.

"Et soudain, il se souvient qu'il y a deux ans, lors d'un séjour à Kinshasa, le représentant d'un partenaire qui était, comme lui, féru de jazz, avait évoqué l'enregistrement d'une session réunissant les deux musiciens : Bobby Jaspar et John Coltrane. Bizarre qu'il n'ait jamais eu, de son côté, connaissance d'un tel enregistrement." (extrait de Voyage Sans Rivage)

"Et en ce moment dans cette chambre, qu'écouterait-il s'il le pouvait ? Il pense à Bill Evans. Pourquoi pas. Ou plutôt à la version de Darn That Dream de Thelonious Monk, une version en piano solo éditée sur un CD que lui a offert récemment un ami proche. La session a été enregistrée peu avant que la santé du pianiste ne commence à se détériorer : London Collection Volume 1". (extrait de Voyage Sans Rivage)

"Maintenant, s'il le pouvait, il écouterait de la musique. Une musique qui crée de la jubilation, qui vous projette au-delà de vous-même, dans un univers de sons qui englobe tout, l'espace, le temps. Comme quand il a entendu pour la première fois le génial bassiste, Jaco Pastorius. Un titre lui vient à l'esprit : la suite Reza/Giant Steps". (extrait de Voyage Sans Rivage)


Coltrane Live at the Village VanguardJohn Coltrane and Bobby Jaspar : Interplay for 2 Trumpets and 2 TenorsThelonious Monk : The London Collection Vol.1


Jaco Pastorius : InvitationNicolas Kummert featuring Lionel Loueke : La DiversitéRobert Glasper : Canvas



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